Soyons des sentinelles de l'invisible
Homélie pour la Messe des vœux perpétuels des Sœurs Claude et Ursule.
Notre Messe dominicale forme un tout avec la Liturgie des vœux de cet après-midi de sœur Claude et sœur Ursule. La première intention de cette Messe est pour la tante de sœur Claude, décédée l’année dernière. Son témoignage de Foi a marqué sa famille et obtenu des grâces pour la vocation de sa nièce. Nous n’oublions pas la famille de sœur Ursule. Les familles sont importantes pour la transmission de la Foi, l’éducation et l’éclosion des vocations. Nous n’oublions pas, en ce jour de fête et de joie, ceux qui souffrent en notre monde et qui sont si nombreux ! N’oublions pas nos frères et sœurs de Syrie, chrétiens et musulmans, qui vivent, depuis quatre années, une guerre dont ils ne ne voient pas l’issue. Que d’enfants sans parents, sans maison, sans école, sans rien à manger et boire ! La situation en Irak est terrifiante ! Notre Pape François et plusieurs responsables de l’Eglise se sont adressés aux Chefs d’Etat afin que des décisions, justes et courageuses, soient prises pour empêcher les Djihadistes de commettre de nouvelles atrocités.
Le contexte social en France est particulièrement inquiétant. En cette année 2014, les commémorations de la première guerre mondiale de 1914 et de la libération de 1944 auraient dû nous unir. Ce n’est pas le cas, hélas. Nous ne savons pas tirer les leçons de l’histoire. Le 15 août dernier, nous avons célébré la Messe pour Jean Proby, ce jeune catholique, père de famille de trois enfants, assassiné par des résistants à 200 mètres de notre église, le 15 août 1944. Il n’avait été coupable d’aucun crime et d’aucune trahison.
Aujourd’hui, la deuxième intention de cette Messe est pour Louis Teyssier, un autre jeune catholique, père de famille, assassiné il y a 70 ans, le 7 septembre 1944 à Bourg-Saint-Andéol. L’un de ses petits fils, Pierre C., est présent en notre église et nous lira, à la fin de la Messe, le testament de son grand-père. Ces deux catholiques, injustement assassinés, vivent au Ciel aujourd’hui et nous invitent à la fidélité à notre Foi et à la reconstruction de la France par la réconciliation de ses membres dans la vérité, la liberté, l’amour, le pardon, la fraternité, l’égalité et la justice. Ne baissons pas les bras en ce temps de crise spirituelle, morale, politique et économique. Marthe Robin a prophétisé la conversion de la France, Fille aînée de l’Eglise. Cette conversion, demandons-la à Jésus et à Notre-Dame des Neiges !
La première lecture de ce dimanche devrait nous aider à agir courageusement. Dieu demande au prophète Ezéchiel d’être un guetteur pour Israël. Le prophète n’était pas appelé à veiller la nuit pour protéger la cité des ennemis. Dieu lui demande une mission spirituelle : il doit être le guetteur qui veille et agit pour protéger le Peuple de Dieu d’un ennemi plus redoutable : le péché ! Ezéchiel doit, au nom de Dieu, avertir le pécheur et lui demander d’abandonner sa conduite mauvaise. Cette mission n’est pas confortable ! Les prophètes ont été persécutés ! La France et l’Europe renient leurs racines chrétiennes, elles ont besoin de nouveaux guetteurs. Jésus trouvera-t-Il ces guetteurs et ces veilleurs ? Le dernier message de Jean-Paul II à la France, le 15 août 2004 à Lourdes, était, nous pouvons en être convaincus, un grand appel de Jésus aux femmes : « soyez les sentinelles de l’invisible ». La France a souvent été sauvée par de saintes Femmes. Sa Patronne principale est la Vierge Marie, ses deux Patronnes secondaires sont Sainte Jeanne d’Arc et Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus. Puissent de nouvelles sentinelles de l’invisible se lever pour exercer la mission de guetteur et aider les hommes à permettre à la France d’être à nouveau fidèle à sa mission de Fille aînée de l’Eglise ! Rien n’est impossible à Dieu ! Prions et offrons pour cela !
Dans l’évangile de ce dimanche, Jésus demande à ses disciples d’aller rencontrer le pécheur pour l’éclairer sur son péché et l’inviter avec douceur et miséricorde à la conversion. Si l’on échoue, il ne faut pas se décourager. Il faut prendre avec soi une ou deux personnes pour avertir à nouveau le pécheur. Si l’on échoue encore, il faut s’adresser à l’Eglise qui a reçu de Jésus la mission de lier ou de délier, c’est-à-dire : d’excommunier le pécheur public, non en vue de sa condamnation éternelle, mais pour obtenir sa conversion, son vrai bien, son salut éternel ! La conclusion de Jésus est encourageante : si deux ou trois prient, ils obtiendront de mon Père ce qu’ils demandent. Croyons en la puissance de la grâce ! Sainte Monique a prié en pleurant pendant plus de 20 ans pour la conversion de son fils Augustin. Elle l’a obtenue ! Il est devenu l’un des plus grands saints et docteurs de l’Eglise ! Sainte Monique a vraiment été pour Augustin «sentinelle de l’invisible». Puissent nos futures professes, mais aussi toutes nos autres sœurs et vous toutes, épouses, mères ou célibataires, être de telles sentinelles de l’invisible qui préparent la conversion de la France et de l’Europe !
La deuxième lecture de ce dimanche est un appel à l’Amour adressé par Saint Paul. Mère Marie Augusta a été inspirée par le Cœur de Jésus pour dire à ses enfants spirituels mais aussi à tous que Jésus lançait toujours ses appels à l’Amour. Aujourd’hui, en cette journée de grâces et de joie, Jésus lance donc ses appels à l’Amour. Ouvrons nos cœurs et mettons en pratique ce que dit Saint Paul : l’amour ne fait rien de mal au prochain. L’accomplissement parfait de la Loi, c’est l’amour ! Mère Marie Augusta disait : l’apostolat de l’Amour est irrésistible. Notre monde actuel a un urgent besoin de nouveaux apôtres de l’Amour. Voulez-vous prier avec nous pour obtenir ces apôtres ? Notre monde n’est pas appelé au chaos. Il n’est pas maudit de Dieu. Je voudrais conclure par cette conviction de notre Mère, qui date de 1948 mais qui est toujours actuelle :
« Le temps presse. Les démons sont déchaînés à travers ce monde perverti. Les cœurs sont pleins de désirs de vengeance, de crimes horribles. Et cependant au milieu d’eux s’élève droit, fort, impératif : l’Amour. C’est Jésus dans ses amis fidèles ! » Demandons à Notre-Dame des Neiges beaucoup d’amis fidèles de Jésus, de nombreux cœurs s’ouvriront alors à l’Amour de Dieu et la civilisation de l’Amour se construira. Soyons les petits instruments du Cœur Immaculé de Marie et désirons ardemment hâter le jour du triomphe de ce Cœur Immaculé !