Soyons des témoins de la Vérité
Homélie du samedi 14 juin 2014.
Avec la Vierge Marie, en cette semaine après la Pentecôte, remercions le Cœur de Jésus en ce mois de juin qui Lui est consacré et préparons-nous à fêter solennellement notre Dieu Trinité.
La première lecture nous a parlé de la vocation et de la consécration du prophète Elisée qui, à la suite d’Elie sera le témoin de la fidélité à l’Alliance du Sinaï et à la Loi de Dieu. Israël a toujours eu une grande vénération pour Elie, qui a combattu avec énergie les faux prophètes et a permis de garder la Foi au vrai Dieu. Il n’y a pas, aujourd’hui dans notre Eglise, des prophètes comme Elie ou Elisée, mais tout baptisé est participe à la triple fonction du Christ, Prêtre, Prophète et Roi. Demandons à Notre-Dame des Neiges la grâce de la fidélité à la Loi de Dieu et aux promesses de notre baptême. Ainsi, en ce temps de grave crise spirituelle, morale et économique, nous participerons à la mission prophétique de Jésus, la Vérité en Personne.
Jésus, dans l’évangile de ce samedi, nous donne un conseil fondamental pour exercer notre mission prophétique : quand vous dites « oui » que ce soit un « oui » quand vous dites « non » que ce soit un « non ». Benoît XVI a été particulièrement touché par la mission de la Vérité. Il a choisi comme devise : collaborateurs de la Vérité. La veille de son ordination sacerdotale, il a comme reçu de Jésus cette phrase évangélique : consacre-les dans la Vérité. Jésus peut demander à ses disciples une fidélité totale à la Vérité parce qu’ils sont consacrés par Dieu le Père dans la Vérité. Soyons des témoins de la Vérité. Que notre « oui » soit « oui » que notre « non » soit « non ». Nous avons souvent répété, l’année dernière, à l’occasion des manifs pour tous : le renouveau de la France ne se fera pas avec le « politiquement correct », mais seulement avec la fidélité aux valeurs non négociables. Ces valeurs sont révélées dans les 10 commandements de Dieu. Je ne peux pas être chrétien seulement en allant à la Messe dominicale, mais je suis chrétien en disant « oui » à Jésus, « oui » à son Eglise et « non » aux lois injustes qui contredisent la Loi naturelle. Je ne peux pas me dire chrétien et accepter l’avortement et l’euthanasie. Je ne peux pas me dire chrétien et accepter le mensonge et les injustices. Je ne peux pas me dire chrétien et faire de l’argent mon Dieu ! C’est tout cela que veut me dire aujourd’hui Jésus. Soulignons encore la dernière phrase de l’évangile de ce jour : tout ce qui est en plus vient du Mauvais. Notre Pape François rappelle souvent l’existence de ce Mauvais que l’on appelle aussi Satan ou démon. Attention : nous pouvons, tous, nous laisser tromper par le Mauvais qui est aussi le Menteur. Jésus a, plusieurs fois, rappelé : veillez et priez ! Oui, demandons à la Vierge Marie la grâce du discernement, de la prière et de la vigilance et soyons obéissants et confiants envers le Magistère de l’Eglise qui nous aide à demeurer dans la Vérité qu’est le Christ !
Le Psaume 15 nous a invités à la joie et à l’action de grâce : Dieu, mon bonheur et ma joie ! Ce psaume 15 a été cité par Saint Pierre dans sa prédication sur la Résurrection de Jésus. David a prophétisé cette Résurrection en disant : « Mon cœur est dans la joie, mon âme est en fête, ma chair elle-même repose en confiance : tu ne peux m’abandonner à la mort ni laisser ton ami voir la corruption ». Ces paroles concernent d’abord et avant tout Jésus, mais elles s’adressent aussi à tous les baptisés. Nous participerons à la Résurrection de Jésus. Alors soyons des témoins joyeux de l’évangile et redisons souvent : Dieu, mon bonheur et ma joie ! Notre Pape François ne cesse de nous appeler à vivre de la joie de l’évangile et à en témoigner. Les évènements du monde, certes, peuvent engendrer tristesse et angoisse. Les évêques de Vatican II vivaient, eux aussi, dans un contexte mondial bien difficile, mais l’Esprit Saint les a poussés à être les témoins de la joie et de l’espérance, Gaudium et Spes. Cette joie et cette espérance n’étaient en rien superficielles, mais spirituelles. Leur fondement est Jésus.
En ce jour, nous fêtons un Saint qui peut nous aider à être fidèles à la Vérité qu’est Jésus et à l’Eglise : Saint Méthode le Confesseur. Il a eu un rôle déterminant dans la grave crise iconoclaste du IXe siècle. Des théologiens et évêques orientaux sont partis en guerre contre les icônes et les images du Christ, de la Vierge Marie et des Saints. Ils se fondaient sur l’AT qui interdisait de représenter Dieu. Dans la première lecture de demain, nous rappellerons la grave apostasie du Peuple de Dieu par l’adoration du veau d’or. Ce grave péché d’idolâtrie a été sévèrement condamné par Dieu. Les icônes et les images représentant le Christ, la Vierge Marie, les Saints n’entraînent pas à l’idolâtrie mais nous font entrer dans une relation vivante avec les Saints. Avec le mystère de l’Incarnation, nous sommes entrés dans une nouvelle ère de l’Histoire du Salut. Jésus a dit : « qui me voit, voit le Père ». Dieu le Père a voulu que Son Fils unique prenne un visage humain. Méthode devint d’abord moine et il prit la défense du culte des saintes images. Il dut alors s'enfuir à Rome auprès du Pape. Celui-ci le renvoya à Constantinople soutenir les partisans des icônes. Méthode fut arrêté, flagellé et enfermé durant 9 ans dans un étroit cachot. Libéré à la mort de l'empereur, il a été mis en liberté surveillée car le nouvel empereur craint son esprit d'indépendance. Devenu patriarche de Constantinople, il fit triompher les Images, cherchant à ramener la paix dans l'Église, indulgent envers ceux qui ont failli durant la persécution. Des moines intransigeants l'accusent. Malgré cela, il restera conciliateur jusqu'à sa mort.
Demandons à St Méthode la fidélité à la Vérité et la Miséricorde envers ceux qui se convertissent. Puisse la Vierge Marie, en ce mois du Sacré Cœur, nous aider à ouvrir nos cœurs à Jésus et à ne pas avoir peur de nous brûler par le Feu de Son Amour !