Vivons le temps ordinaire non dans la routine mais dans la ferveur et prions pour l'unité!
Homélie du samedi 19 janvier 2013. récollection de Foyers à Bergerac.
Depuis lundi, nous sommes entrés dans le temps liturgique dit ordinaire. Ne le vivons pas dans la routine, mais dans la ferveur de l’esprit en cette année de la Foi. Depuis hier, nous sommes également entrés dans la semaine de prière pour l’unité des chrétiens. En ce samedi où nous prions le Cœur immaculé de Marie, demandons à la Mère de l’Eglise d’obtenir de l’Esprit-Saint le don de l’unité que Jean-Paul II désirait si ardemment et que notre Pape actuel désire aussi très ardemment.
Le mouvement œcuménique ne piétine-t-il pas en ces premières années du troisième millénaire ? Les actes concrets qui permettraient un nouveau souffle œcuménique n’arrivent pas ! Pourquoi est-ce si difficile de s’entendre entre chrétiens divisés pour une date unique de Pâque ? Un tel geste concret obtiendrait d’autres gestes concrets. Un tel geste concret peut avoir lieu, prions et offrons pour cela. Quel signe ce serait pour le monde entier ! Demandons aussi à la Vierge Marie d’obtenir à tous ses enfants divisés de développer les vertus d’humilité et de charité, afin que tous les baptisés s’aiment comme des frères. La grâce du baptême a fait de chacun de nous des enfants de Dieu, frères et sœurs de Jésus. Nous ne faisons pas partie des mêmes Eglises particulières, nos Eglises Sœurs sont encore divisées, mais nous sommes membres de l’unique Eglise universelle de Jésus. La communion qui existe entre tous les baptisés n’est pas encore hélas une communion parfaite. Tous ne sont pas encore pleinement incorporés au mystère de l’Eglise universelle, mais tous participent à ce mystère. Désirons plus ardemment encore l’unité des esprits dans la vérité et l’union des cœurs dans la charité. Supplions Dieu notre Père pour que nous puissions voir le jour où le Pape et les évêques de l’Eglise romaine pourront concélébrer avec les Patriarches et évêques orthodoxes. Demandons aussi la grâce que nous puissions également célébrer ensemble dans l’unité et l’intégralité de la Foi avec nos frères protestants et anglicans l’unique Eucharistie fondée par Jésus. Rien n’est impossible à Dieu, prions, souffrons et offrons afin que soit hâté le don de l’unité. L’Europe ne retrouvera la fidélité à ses racines chrétiennes que si les chrétiens retrouvent leur unité. Puisse la passion de l’unité nous habiter davantage !
Les lectures de ce samedi sont d’une très grande richesse. La lettre aux Hébreux nous invite à méditer sur la Puissance de la Parole de Dieu. Benoît XVI sait à quel point la Parole de Dieu est efficace. Dans le mouvement œcuménique, c’est elle qui doit guider les chrétiens vers l’unité. La Parole de Dieu n’est pas une lettre morte, écrite il y a deux mille ans, mais elle est une Parole vivante, énergique, tranchante. L’auteur de la lettre aux Hébreux n’exagère-t-il pas ? Comment une parole dont on sait qu’elle a été écrite par Moïse ou par Saint Jean peut-elle être vivante en 2013 ? Ceux qui étudient les auteurs profanes pourront dire que les mots de la lettre aux Hébreux sont hyperboliques. Humainement parlant, ils n’auraient pas tort. Mais, en cette année de la Foi, nous devons affirmer avec conviction que l’auteur de la lettre aux Hébreux dit la vérité. La Parole de Dieu, en effet, n’est pas une parole humaine ordinaire. Les auteurs des Livres Saints sont bien des hommes concrets, qui ont vécu en des temps et des lieux donnés, mais ces hommes ont écrit sous l’inspiration du Saint Esprit. Leurs écrits sont des écrits humains, mais ils sont aussi Parole de Dieu. L’Esprit Saint, par et dans de pauvres instruments humains, a révélé ce que Dieu voulait voir révéler pour le salut des hommes. Ainsi lorsque nous lisons la Parole de Dieu, cette parole écrite, il y a deux mille ans, nous est vraiment adressée aujourd’hui personnellement. A travers cette parole de L’AT ou du NT, Dieu me parle aujourd’hui et cette Parole de Dieu pénètre jusqu’au plus intime de mon âme ! Ayons une Foi plus grande en la Parole de Dieu !
L’auteur de la lettre aux Hébreux nous invite aussi aujourd’hui à mettre toute notre confiance en Jésus, le Fils de Dieu, qui est devenu le grand-prêtre de l’Alliance nouvelle. En cette année de la Foi, demandons à la Vierge Marie la grâce de comprendre que Jésus est le fondement de notre Foi et de notre espérance. Il ne peut ni se tromper, ni nous tromper. Il a donné sa vie pour chacun de nous. Il nous a aimés jusque là !
L’évangile, enfin, nous fait découvrir la puissance de la grâce de Jésus. Notre-Seigneur appelle un pécheur public à devenir son apôtre ! Les pharisiens et les scribes se sont scandalisé que le publicain Matthieu soit devenu un apôtre de Jésus. L’appel de ce publicain a donné confiance à beaucoup d’autres pécheurs. Jésus répondra aux Pharisiens scandalisés : Je suis venu appeler non pas les justes mais les pécheurs. Comprenons-nous ce que Jésus veut dire ? Comprenons-nous, en cette année de la Foi, qu’Il peut toucher le cœur de beaucoup de pécheurs ? Alors, vivons plus ardemment cette semaine de prière pour l’unité des chrétiens et cette année de la Foi. Vendredi prochain, nous fêterons la conversion du grand persécuteur de l’Eglise : le très zélé pharisien Saul. Demandons par l’intercession du Cœur Immaculé de Marie la conversion de nouveaux Matthieu et Saul. Prions, souffrons et offrons pour obtenir ces conversions si importantes.