Le risque de la liberté !
Homélie pour le 22ème Dimanche du TO année B
Dimanche 1er septembre 2024
Jésus confirme la valeur des commandements de Dieu
Jésus dit : « vous laissez de côté le commandement de Dieu, pour vous attacher à la tradition des hommes. »
La tradition des hommes citée dans l’évangile de ce jour consiste en des pratiques d’ablutions qui étaient exigées par les pharisiens. Mais pour bien comprendre ce que veut dire Jésus, il faut lire plus complètement le chapitre 7 dont est tiré l’évangile de ce jour.
■ On voit alors que Jésus cite le 4ème commandement du Décalogue donné par Dieu à Moïse : « Rends tes devoirs à ton père et à ta mère ». Il dénonce ensuite une tradition transmise par les pharisiens selon laquelle si quelqu’un a des biens dont il pourrait user pour venir en aide à ses parents, il peut déclarer ces biens « offrande sacrée » et ensuite il ne peut plus les utiliser pour aider ses parents. Par contre - comble de l’hypocrisie - il peut en garder l’usage pour lui-même.
Ainsi les pharisiens annulaient le 4ème commandement de Dieu en invoquant des pratiques pharisaïques qui ne venaient pas de Dieu mais des hommes.
Jésus ajoute : vous faites beaucoup de choses de ce genre
■ Jésus entend donc souligner la valeur pérenne des 10 commandements : Adorer Dieu seul, sanctifier le jour du Seigneur, Honorer son père et sa mère, ne pas tuer, ne pas commettre d’adultère, ne pas voler, ne pas faire de faux témoignage.
La fidélité aux commandements va avec la pureté du cœur
Jésus explique ensuite que la fidélité aux commandements est liée à la pureté de cœur. Aux pharisiens qui discutaient sur ce qui rend l’homme impur, Jésus renvoie à ce qui sort du cœur de l’homme. Il dit : « C’est du dedans, du cœur de l’homme, que sortent les vols, meurtres, adultères, méchancetés, débauche, diffamation, orgueil. Tout ce mal vient du dedans et rend l’homme impur. » Donc le rejet des commandements de Dieu est le signe d’un cœur impur. Au contraire si le cœur est pur, ce qui sort du cœur, c’est l’honnêteté, la fidélité dans le mariage, la conduite digne, la bonté, et donc la fidélité aux commandements de Dieu.
La pureté du cœur peut aller plus loin que les commandements et engager dans la voie des conseils évangéliques pour un amour plus radical envers le Christ
Jésus appelle certaines âmes à une pureté du cœur et à un élan d’amour plus radical. Lorsque Jésus appelle à un tel amour, il conduit à aller pou soin que les commandements en s’engageant sur la voie des conseils évangéliques.
■ Le conseil de pauvreté consiste à renoncer à tous ses biens pour gagner un bien plus grand : l’amour total pour le Christ qui est la vraie richesse. Cela va plus loin que le commandement de ne pas voler.
■ Le conseil de chasteté consiste à renoncer au bien du mariage pour une union sponsale avec le Christ aimé plus que tout. Cela va plus loin que le commandement de ne pas commettre d’adultère.
■ Le conseil d’obéissance consiste faire en toute chose ce qui plaît au Christ aimé plus que tout. C’est une imitation du Christ qui faisait toujours ce qui plaisait à son Père (cf. Jn 8, 29). Cela va plus loin que l’obéissance aux 10 commandements.
On peut dire que l’obéissance aux commandements et la réponse aux conseils évangéliques doivent tous deux être l’expression d’un cœur pur, qui répond librement et généreusement à l’amour de Dieu.
Pourquoi Dieu a-t-Il pris le risque de notre liberté ?
On voit que pureté de cœur et amour généreux vont ensemble et qu’ils demandent un bon usage de notre liberté. On peut alors se heurter à une difficulté et vouloir, avec respect, poser une question à Dieu : « Mon Dieu, pourquoi avez-vous pris le risque de notre liberté ? » En effet, le risque est bien grand ! Une réponse que Dieu peut nous donner est celle-ci : « Parce que Je suis l’Amour ! » En effet l’amour, pour être authentique, ne peut être contraint, il suppose la liberté.
Mère Marie Augusta disait : « La liberté a été le plus beau don de Dieu aux âmes fidèles, l’arme la plus redoutable pour les autres. »
Entrons et demeurons dans le Cœur Immaculé de Notre Dame des Neiges
Nous pouvons alors nous demander : mais qui peut dire qu’il usera toujours bien de sa liberté et qu’il répondra toujours par l’amour à l’amour de Dieu ? Personne ne peut le garantir.
Alors, face à cette incertitude douloureuse, venons nous réfugier dans le cœur de la créature la plus pure qui soit, la créature dont la liberté a toujours été un Oui absolu et sans réserve à Dieu ; venons nous réfugier dans le Cœur Immaculé de Marie.
Hier, nos deux sœurs nouvelles professes se sont mises à genoux devant la statue de Notre Dame des Neiges et elles ont dit leur prière de consécration à notre Maman du Ciel : « O Notre Dame, nous nous confions en vous … ». Elles l’ont fait pour confier leur fidélité d’amour à celle qui a si bien répondu à l’amour de Dieu.
Ensuite, c’est toute l’assemblée qui a dit cette même prière de consécration. Nous l’avons fait car nous sommes tous conscients d’avoir grand besoin d’être portés par l’amour maternel de Notre Dame.
Que tout cela nous pénètre et engendre en nous une nouvelle façon d’être et de vivre : être et vivre en enfants de Notre Dame afin d’être totalement fidèles à l’amour du Christ. C’est de cela que notre monde a besoin, c’est de cela que nous devons témoigner pour le partager à tous.