Guérir de la dureté du coeur

Les lectures de ce jour nous montrent Jésus donnant un enseignement très fort sur le mariage. Nous insisterons surtout sur la dureté de cœur dont parle Jésus, cette dureté qui est une entrave à l’amour conjugal et nous essayerons de voir quel remède y apporte Jésus.

Jésus rappelle la création

Le livre de la genèse  nous enseigne que Dieu est le créateur du mariage. Il a fait l’homme et la femme avec une même dignité, ce qui est manifesté par le fait que l’homme et la femme ont le même nom (en hébreu : Ish et Ishsha) ; ils sont complémentaires (l’homme trouve en la femme une aide qui lui correspond et cela est évidemment réciproque) et tous deux ne font plus qu’un.

Jésus, qui est le Fils éternel du Père, le Verbe par qui tout a été créé, confirme cet enseignement du livre de la genèse. Il le fait en se rapportant à l’origine, c’est-à-dire à la création et il ajoute : ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas ! La parole de Jésus est absolue et irréformable car il est le Créateur et le Rédempteur.

La dureté du cœur et son remède

Jésus indique aussi quelle est la raison de la déformation du mariage, en particulier du divorce et du remariage : c’est la dureté du cœur. Aux pharisiens qui se réfèrent à Moïse qui permettait d’établir un acte de répudiation, il répond : « C’est en raison de la dureté de vos cœurs qu’il a formulé pour vous cette règle. ».

Mais en quoi consiste cette dureté de cœur ? Si l’on regarde le récit du péché originel rapporté dans le livre de la genèse, on constate que le désordre entre l’homme et la femme vient de la concupiscence charnelle et aussi d’un rapport de domination ; en effet, après le péché, Adam et Eve doivent se vêtir, quant’ à l’homme, il domine sur la femme. Nous pouvons donc distinguer deux niveaux auxquels il faut guérir de la dureté de cœur, ce qui nous ouvrira à un troisième niveau, celui de l’amour beau et épanouissant.

La dureté du cœur liée à l’impureté charnelle

Un des grands obstacles au bel amour conjugal est l’impureté. Celle-ci est cause de tant de souffrances et de tant de divorces. Une éducation à la pureté est donc nécessaire. Cette éducation commence par l’éloignement des tentations : laisser ou promouvoir les occasions de péché par les journaux, la télévision ou le portable – qui est à ce niveau une véritable peste – et prétendre en même temps promouvoir la fidélité conjugale, c’est jouer au pompier pyromane. Il faut aussi une éducation à la pudeur en apprenant à garder voilé ce qui doit rester voilé. Il faut une éducation à l’énergie, à la bonne tenue : tout cela est au service de la pureté et donc de l’amour.

La dureté de cœur liée à une conception egocentrique de l’amour qui délaisse le sacrifice

Il y a souvent une fausse conception de l’amour : on ne voit dans l’amour qu’un élan spontané qui apporte joie et satisfaction. Or ce n’est pas ainsi que se développe le véritable amour. Aimer vraiment suppose de passer du « Moi d’abord » au « Toi d’abord », et cela n’est pas si facile, ni si spontané. Cela va avec le sacrifice de soi pour l’autre. On rejoint là la nécessaire guérison du travers indiqué par le livre de la genèse qui parle d’un rapport de domination entre l’homme et la femme. L’amour grandit avec le sacrifice de soi pour l’autre, ce qui est à l’opposé de la domination de l’autre.

A la perte du sens du sacrifice de soi pour la personne aimée, on peut associer une mentalité très diffuse dans le monde actuel qui entrave souvent le véritable amour. Il s’agit de la tendance à vouloir changer d’orientation dès que l’on rencontre une difficulté un peu importante. Cela ne concerne pas que l’amour humain, mais aussi les études, le travail, et toute sorte d’entreprise. Or il est clair que l’on ne peut rien construire de solide si l’on ne s’attèle pas à surmonter les difficultés. C’est pourquoi une éducation au sacrifice  et à la persévérance dans les difficultés est nécessaire pour ne pas tomber dans la dureté de cœur.

L’amour généreux, beau et épanouissant

Lorsque les tendances de la chair ont commencé à être dominées, lorsque l’on a pris goût à l’effort et au sacrifice de soi pour l’autre, alors le cœur libéré de l’attachement à soi-même, peut aimer joyeusement et sans limite. Un tel cœur n’est pas dur, mais il est bon, attentionné, compatissant, spontanément généreux. C’est un tel amour qui permet la fidélité dans le mariage.

Jésus nous guérit de la dureté de cœur par l’esprit d’enfance

Il est significatif que, dans l’évangile, juste après l’enseignement de Jésus sur le mariage, il y ait cet épisode où l’on voit les disciples rabrouer les petits enfants. Mais Jésus se fâche et dit : « Laissez les enfants venir à moi, ne les empêchez pas, car le royaume de Dieu est à ceux qui leur ressemblent. »

Cela nous montre que pour recevoir de Jésus la guérison de la dureté de cœur, il faut être comme un petit enfant avec lui. Or le propre du petit enfant est de croire ce qu’on lui dit : nous devons donc croire, sans aucune hésitation, ce que Jésus dit sur le mariage. Ensuite, le propre de petits enfants est de croire à la protection de ceux qui veillent sur lui : nous devons donc croire que Jésus veille sur nous et qu’il nous donne la force de pratiquer ce qu’il enseigne.

Confions-nous au Cœur Immaculé de Marie

Pour vivre tout cela, approchons-nous du Cœur Immaculé de Marie. Les deux plans de la dureté de cœur dont nous avons parlé n’ont pas eu la moindre prise sur elle : elle a été parfaitement chaste et pure, elle a vécu le sacrifice d’elle-même jusqu’à l’extrême lors de la douloureuse passion de son divin Fils, et elle a persévéré dans les difficultés les plus lourdes. Dès lors, elle a aimé largement, spontanément, avec un cœur maternel débordant de bonté de compassion, de sollicitude.

Confions-nous à son Cœur Immaculé, confions-lui les jeunes, confions-lui les époux, pour que tous vivent le véritable amour. Confions-lui toutes les personnes blessées pour qu’elle les guérisse et leur redonne l’espérance de l’amour vrai.

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