D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ?
Homélie pour le 4ème dimanche de l'Avent - année C
Dimanche 22 décembre 2024
Ayons le cœur ouvert aux réalités célestes !
Le lien profond entre la fête de Notre-Dame des Neiges que nous venons de vivre et ce quatrième dimanche de l’Avent que nous vivons en ce jour se manifeste cette année par l’Évangile de la Visitation. Ce passage de saint Luc a déjà été médité hier et il nous est de nouveau proposé par la liturgie en ce dimanche. Ainsi, après la journée que nous avons vécue hier, nous pouvons, à la suite de sainte Élisabeth, nous écrier à notre tour : « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni. D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? » Oui, combien nous avons pu toucher sa présence, la présence de la Mère de Dieu ! Réalisons-nous vraiment ce que cela signifie ? Être touché par la présence de la Mère de Dieu, cette mère qui a accepté de devenir notre mère et qui nous aime avec son cœur Immaculé tellement maternel ! Oui, il est juste de dire : « D’où nous est-il donné que la mère de Notre Seigneur vienne jusqu’à nous ? » Qu’elle grâce ! Repartons de ce lieu avec une vraie reconnaissance, une véritable gratitude envers Notre-Dame des Neiges, et soyons maintenant ses missionnaires à travers le monde. Comme nous l’avons déjà cité hier, Notre Père Fondateur nous rappelle qu’« Il faut des ouvriers confiants, ardents et enthousiastes. » Après la fête de Notre-Dame des Neiges, comment ne pas être ces ouvriers confiants, ardents et enthousiastes ?
Dans l’Évangile de ce jour, quelque chose nous impressionne : Élisabeth a su percevoir le mystère qui était devant elle. Elle s’écrie en effet : « lorsque tes paroles de salutation sont parvenues à mes oreilles, l’enfant a tressailli d’allégresse en moi. » Mais était-ce suffisant pour affirmer : « Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur » ? Non. Il lui fallait quelque chose de plus. Si sainte Élisabeth a pu pénétrer dans le mystère et comprendre ce que signifiait le tressaillement de son enfant encore dans son sein, c’est d’abord parce qu’elle avait le cœur ouvert aux réalités célestes. Elle était toute ouverte au surnaturel. Il en est de même pour tout ce qui touche aux choses de Dieu, aux réalités spirituelles. La disposition du cœur est indispensable pour être touché par Dieu.
C’est bien ce que nous avons vécu hier. Combien cette journée et celle de la semaine dernière nous ont réconfortés, entraînés, redynamisés dans notre foi ! Et pourtant, ceux qui demeurent imperméables aux réalités célestes ne peuvent pas comprendre, cela leur échappe. Tout a été extrêmement simple ! Mais nous, nous savons que Notre-Dame des Neiges nous a largement bénis en sa fête et qu’elle nous accompagne toujours dans notre vie quotidienne.
Nous nous approchons maintenant de Noël. Là aussi, avec notre société de consommation, il peut être très facile de passer à côté du Mystère. Ce fut le cas d’Hérode. La prophétie que nous avons entendue dans la première lecture est claire : « Toi, Bethléem Éphrata, le plus petit des clans de Juda, c’est de toi que sortira pour moi celui qui doit gouverner Israël », et c’est précisément à partir d’elle que les conseillers d’Hérode indiqueront le lieu de la naissance du Messie aux rois mages. Mais Hérode refuse d’être sujet. Il veut dominer, il ne comprend pas ce qui se vit, son cœur est imperméable aux réalités divines. Il passe donc complètement à côté du mystère que saint Paul nous a magnifiquement synthétisé dans la deuxième lecture de ce jour : « En entrant dans le monde, le Christ dit : ‘Tu n’as voulu ni sacrifice ni offrande, mais tu m’as formé un corps. Tu n’as pas agréé les holocaustes ni les sacrifices pour le péché ; alors, j’ai dit : Me voici, je suis venu, mon Dieu, pour faire ta volonté, ainsi qu’il est écrit de moi dans le Livre.’ » Le Verbe s’incarne et vient dans notre monde pour nous sauver et Hérode va chercher à la faire mourir ! Quel endurcissement du cœur !
Les paroles de Jésus à Sœur Josefa Menendez sont bouleversantes. Jésus s’adresse à ceux qui le haïssent en ces termes :
« Vous n’avez pas la foi ? Alors, si vous ne croyez pas en Moi, pourquoi Me persécutez-vous ? Vous Me cherchez pour Me donner la mort et, Moi, Je vous cherche pour vous donner la Vie ! Qui des deux triomphera ? Et votre âme restera-t-elle toujours aussi dure en contemplant Celui qui vous a donné sa Vie et tout son Amour ? »
Ainsi, nous, au contraire, ayons cette humilité des bergers qui avancent avec confiance, avec un cœur ouvert. Notre-Dame des Neiges nous a permis d’avoir maintenant ce cœur ouvert, disposé à entrer dans le mystère. En entrant dans la nuit de Noël, nous entrerons également dans l’année Sainte qui aura pour thème l’Espérance. Notre Père fondateur, en 1977 disait déjà : « Nous vous souhaitons un joyeux Noël, joyeux de la joie de la Sainte Famille, et non pas du superficiel des Noëls païens qui, malheureusement, sont si largement vécus. C’est la joie de l’Espérance en l’Amour conquérant et victorieux du Sauveur qui se manifeste en ce jour dans l’humilité, la pauvreté, l’austérité de la crèche. Cette pauvreté, cette humilité du Fils de Dieu incarné étant, comme sa mort sur la croix, la grande preuve de l’amour « fou » que Dieu a pour nos âmes, qu’il veut amener à la participation à ses propres sentiments et à sa propre richesse spirituelle, et donc à son propre bonheur d’aimer éternellement. »
Ainsi, malgré nos souffrances et nos croix, malgré l’inquiétude qui entoure la situation du monde, de l’Église et de notre pays, repartons avec une grande joie dans le cœur, et faisons notre les paroles de la Vierge Marie que nous n’avons pas entendu mais que nous connaissons bien : « Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu mon Sauveur ! »