En dehors de moi, vous ne pouvez rien faire

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Homélie pour le 5ème Dimanche de Pâques - année B

Dimanche 28 avril 2024

Demeurez en moi !

L’évangile de ce dimanche est la parabole de la vigne et des sarments. Elle fait partie du grand discours d’adieu prononcé par Jésus au cénacle la veille de sa passion. Il n’est pas contradictoire, en ce temps pascal où nous nous acheminons progressivement vers la Pentecôte, de revenir au cénacle et de méditer sur ces paroles de Jésus. S’il est la vraie vigne et si son Père est le vigneron, le Saint Esprit, lui, est la sève qui relie à la vigne les sarments que nous sommes et qui nous vivifie.

Dans ce court passage évangélique, Jésus insiste et répète : « Demeurez en moi. » En l’espace de ces 8 versets, Jésus ne répète pas moins de huit fois ce mot  « demeurer ». Pourquoi cette insistance, pourquoi est-ce si important de demeurer en Jésus ? « Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là porte beaucoup de fruit. » Le fruit évoqué dans cette parole est la sainteté d’une vie fécondée par l’union au Christ. Jésus, en tant qu’il est la vraie vigne, donne vie et fécondité aux rameaux que nous sommes. La fécondité de notre vie dépend particulièrement de notre union vitale avec Jésus. Cette parabole se réalise et donne vie avant tout dans les sacrements de la confession et de l’eucharistie. Ces sacrements nous font vivre de Jésus et font vivre Jésus en nous dans un don si merveilleux.

Pour porter du fruit, il nous faut donc demeurer en Jésus. Mais alors, que faire pour demeurer en Jésus ? St Jean nous en donne la réponse aussi bien dans son évangile que dans sa première lettre. « Celui qui garde ses commandements demeure en Dieu, et Dieu en lui […] Or, voici son commandement : mettre notre foi dans le nom de son Fils Jésus Christ, et nous aimer les uns les autres comme il nous l’a commandé. » C’est donc en vivant le double commandement de l’Amour que nous demeurerons en Dieu. Lorsque nous croyons en Jésus et mettons notre foi en lui, lorsque nous communions à ses mystères en cultivant une intimité profonde, en gardant ses commandements, c’est alors que le Sauveur vient lui-même aimer en nous. Sa divine personne devient la règle vivante et intérieure de notre agir.

« Tout sarment qui est en moi, mais qui ne porte pas de fruit, mon Père l’enlève ; tout sarment qui porte du fruit, il le purifie en le taillant, pour qu’il en porte davantage. » En cela consiste le travail de tout vigneron qui cultive la vigne. Pour porter du fruit, il faut se laisser purifier, émonder, tailler. Ces paroles doivent provoquer en nous une juste inquiétude : vais-je porter du fruit ? Ne serai-je pas détaché ? Saint Jean écrit dans sa première lettre : « N’aimons pas en paroles ni par des discours, mais par des actes et en vérité. Voilà comment nous reconnaîtrons que nous appartenons à la vérité, et devant Dieu nous apaiserons notre cœur. » Ce que saint Jean écrit ici est très important, comme les paroles qui suivent : « si notre cœur nous accuse, Dieu est plus grand que notre cœur, et il connaît toutes choses. » C’est pourquoi l’Apôtre fait renaître l’espérance : « Bien-aimés, si notre cœur ne nous accuse pas, nous avons de l’assurance devant Dieu. »

Tout homme doit donc veiller à porter du fruit dans sa vie. Il doit faire tout ce qui est en son pouvoir. Tout ce que lui commande une conscience saine et droite. Mais avant tout, il doit avoir confiance en Dieu. Jésus dit dans sa parabole : « Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, demandez tout ce que vous voulez, et cela se réalisera pour vous. »

Dans les Actes des Apôtres, il est question de la conversion de Saul de Tarse. Les disciples du Christ ont encore peur de leur persécuteur. Et pourtant, il est devenu un autre homme. Sur le chemin de Damas, le Seigneur Jésus, qui est la vraie vigne, lui a été révélé. Et Paul s’est attaché à cette vigne avec toute l’ardeur de son âme. Nous savons combien de fruits abondants il a portés ! Quelle grande joie pour l’Église il est devenu ! Combien le Père éternel a été glorifié dans ce sarment abondant de la vigne ! Et lui, Paul, a écrit de lui-même : « Ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi. » et encore : « Pour moi, vivre, c’est le Christ. » Ainsi, par St Paul et son ministère apostolique, Jésus, crucifié et ressuscité, semble nous répéter : « Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là porte beaucoup de fruit. »

Avec cette image de la vigne et des sarments, le Seigneur veut aussi nous instruire sur la réalité vivante de l’Église en tant que communion de foi et d’amour : « Demeurez dans mon amour ». En développant cette parabole, Jésus veut nous présenter l’Église comme le corps mystique dont il est la tête et dont nous sommes les membres. Et dans cette réalité mystérieuse, la Sainte Vierge y occupe une place privilégiée et y exerce une fonction unique, en tant que Mère de Jésus et mère spirituelle de l’Église. Sa présence au cénacle, parmi les disciples de son Fils ressuscité, était un point de référence sûr ; et dans les premières communautés chrétiennes, elle a contribué à renforcer l’esprit d’unité. En nous préparant à entrer dans le mois de mai, mois de Marie, vivons en profonde communion avec elle pour parvenir à la pleine communion avec Jésus, fruit béni de ses entrailles. Elle a vécu au plus haut degré les vertus de foi, d’espérance et de charité : ces vertus théologales nous unissent à Dieu et nous maintiennent dans l’amour de Jésus. Comme la Vierge Marie, et avec St Paul, demeurons en Jésus, et que Jésus demeure en nous. Alors, nous pourrons porter beaucoup de fruits.

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